Au début, était l'Action. Maintenant, vient le temps du bilan et de la réflexion. Elle a été permanente depuis fin janvier, mais désormais, les choses ont surgi, se figent, et s'ordonnent.
Il est clair que l'impréparation a été totale, presque partout, même en Chine, si on y réfléchit. Les pays qui avaient connu la première pandémie - qui avait partout arrêté les voyages, je m'en souviens - ont certes réagi mieux et plus vite, tel Taiwan, La Corée, le Vietnam.
Là, les dégâts ont été limités. même si le virus était nouveau. En Chine, il a fallu arrêter un continent pendant presque 2 mois. Pendant ce temps, ailleurs le printemps fleurissait. Je me souviens pourtant du premier mort allemand, vers mi février, un ingénieur de BMW, n'ayant jamais voyagé, mais ayant accueilli une stagiaire chinoise. ca passait presque inaperçu.
L'Europe courut à la débandade, saisi par l'urgence ou courant de panique. On s'apercoit maintenant que l'Alllemagne, Die Gross Deutschland, était beaucoup mieux préparée. avec des respirateurs, des tests, des masques, et des gens qui voyaient clair. Elle ferma les frontières, les aéroports, les villes.
La France ? ce fut 1939, la débâcle et l'exode. 2 millions de personnes ont quitté la région parisienne, en 36 h. Et comme en 1939, nous n'avions pas de tanks, pas d'avions, nous n'avons pas eu de respirateurs, de tests, de masques, d'intelligence surtout.. l'objectif, c'était la tenue des élections municipales, que tout le monde a oubliée.
Ah l'intelligence, ou est elle passée ? ce n'était que panique, cris, médicaments, supputations, etc. Ou fut le bon sens ?
D'abord, les masques. Mme Bachelot avait fait un stock enorme, pour 1 milliard je crois. Peu â peu, ils ont été déclassés, et non remplacés. Notre dernière usine ferma il y a 3 ans !
L'effort porta d'abord sur l'hopital, avec d'autres polémiques. Absence de respirateurs en nombre suffisant, pas de fabricant français. L'Allemagne n'avait pas ces problèmes.
La polémique porta immédiament sur la disponibilité des masques, des tests, ils allaient arriver, ils étaient commandés. Ils mettraient presque un mois pour être là, à la fin de la pandémie. L'hopital était en première ligne, alors qu'on aurait dû - mais il fallait avoir des tests et les faire - se focaliser sur les maisons de retraite. Ne parlons pas des incohérences ultérieures, masque, pas masque, distance, et les transports en commun, sans parler de l'Ecole et de son redémarrage.
Mais surtout sur le plan économique furent prises des mesures ruineuses, immédiates, rassurantes, mais dont je doute de l'efficacité. Il est clair que le choc est et sera plus économique que sanitaire. 25.000 morts, c'est le nombre de cancéreux aussi morts pendant la même période, et dont personne ne s'est inquiété.
L'idéal aurait été de stopper la pandémie, tout en ne stoppant pas l'activité. ce qu'a réussi Taiwan. Mais a défaut de conseiller à notre force de frappe de se débarasser de ses ogives nucléaires, et de développer des virus - ce qui a été fait pendant des années à Toulouse et au Bouchet - je dirais qu'il faut repenser notre organisation et nos responsabilités.
La Belgique avec 3 ministres de la santé...mais l'Italie régionalisée a finalement bien tenu au sud, et a réagi. La suisse, si prévoyante, mais cantonisée, et où chacun parle s'en décider, ne fait pas si bien qu'attendu. En comparaison de la petite Autriche ultra réagissante dès le début.
Bref, une grande leçon des évènements, et des hommes !! ah si, à ne pas oublier, les TVs ont été en dessous de tout, par leur contenu, et leurs propos..surtout en période de confinement. Il n'y avait pas de pilote dans l'avion, et tout le monde en a plus ou moins le sentiment.
dimanche 3 mai 2020
dimanche 12 avril 2020
Pâques 2020 - 5° dimanche du confinement.
Mais ou sont les Pâques d'antan, paraphrasant le poète ? jadis, c'etait une vraie fête, marquante, majeure, avec repas de famille élargi, gâteaux en forme de nid, garnis d'oeufs, du gigot le plus souvent, et bien sûr auparavant, procession des pénitents, cérémonie du vendredi saint, confession, et tradition elle aussi marquante : toilette renforcée pour les plus anciens, à cette époque où l'eau n'était pas encore courante, et une seconde, le port d'un habit neuf. Un chapeau pour les dames, une chemise ou une cravate neuve pour les messieurs, et pour moi dans l'enfance, souvent un nouveau blazer. Oui, ce qui frappait, c'etait l'assistance à la messe dans une église remplie à bloc de gens endimanchés "qu'on ne voyait pas souvent", aurait dît ma mère, qui défilaient longuement pour faire leurs Paques. Oui, une tradition même pour les moins convaincus.
Cette année, reprenant une phrase de François Mauriac que j'aime beaucoup, que retrouverait le Seigneur s'il revenait sur Terre ? Des églises désertes, le Pape seul au Vatican dans une basilique fermée...
Tout ceci par l'impact, la magie d'un invisible virus, qui a stoppé le monde net. L'Homme rédécouvre que la Nature est la plus forte, qu'il n'est rien, que sa fragilité est éternelle.
Tout ce qui était important avant - ou présenté comme tel - réforme des retraites, guerres lointaines, prix du pétrole, économie - s'est brusquement figé, et a disparu de la scène du monde.
Surtout, cette crise oblige a tout repenser, sans avoir les éléments définitifs pour décider. Certes, 100.000 morts dans le monde, en trois mois, c'est énorme. Mais ce n'est rien par rapport à d'autres faits du Passé, guerre de 1914, invasion de l'URSS, grippe espagnole, accidents de la route, et même suicides ou morts de faim.
Ce qui est frappant, c'est non seulement que la machine soit arrêtée, mais surtout que très peu aient imaginé de tels évènements, et que l'impréparation ait été presque totale, à tous les niveaux. Les Etats ont failli.
Non moins frappant, c'est l'énergie et le dévouement de beaucoup de gens "ordinaires", en première ligne, et bien sûr, parallèlement, l'angoisse de beaucoup plongés dans un monde incertain, et inquiétant. Commerces fermés, usines à redémarrer, tourisme arrêté, transports en panne, et frontières revenues.
Pour Mattes, naturellement, les choses ont aussi toutes changé. Certes la vigne est là, mais les clients reviendront ils et quand ? comment se fera le rédémarrage, ou tout disparaîtra ? jamais l'avenir n'a paru aussi illisible, malgré les yeux qui le scrutent.
dimanche 29 mars 2020
5° dimanche de Carême, et 3° du confinement.
C'est avec une crise (Crise ? ou révolution ?) pareille qu'on se rend compte des vraies réalités ! Oubliée la transition énergétique, les particules fines, les plastiques dans l'Ocean, le glyphosate dans les champs, la fin du nucléaire, la réforme des retraites, les gilets jaunes, la croissance du commerce mondial, la guerre turco syrienne, les évènements d'Irak, et les immigrés..la dispute du commerce mondial...
Face à un virus non attendu - plutôt en embuscade, car il devait bien exister - le monde a été bouleversé. La Chine d'abord a par sa poigne de fer confiné des centaines de millions de citoyens, pendant deux mois, à la veille du Nouvel An, et au total voit peu de morts, sans doute moins que les accidents de voiture pendant la même période.
Les Pays Occidentaux ont d'abord pensé, de loin, que c'était une affaire de pangolins, comme les épisodes de grippe précédents, et qu'ils resteraient lointains.
Il est pourtant probable que - touristes chinois ou non à l'époque de Noël, du Nouvel An - que le virus est arrivé en Italie vers Noel, en commencant par les endroits touristiques. Ensuite bien sûr, l'hécatombe de la Lombardie.
M'avait frappé aussi vers mi janvier (?) la mort d'un ingénieur allemand, à Stuttgart je pense, qui n'avait pas voyagé, mais avait accueilli dans son service une stagiaire chinoise.
Tout s'est ensuite accéléré après la mi février, et probablement, à ce jour, 29 mars, nous n'avons pas atteint le pic. Les USA démarrent tout juste.
Que retenir de cet ensemble de faits ? même si le temps n'est pas encore venu.
Tout d'abord, qu'un virus invisible a arrêté la machine mondiale ! vraiment à l'arrêt. Ensuite, que les réactions ont été différentes : Chine, Italie, Russie, USA, UK, France, Espagne, sans ignorer la Suisse qui ne semble pas avoir encore réalisé...et l'Iran qui a longtemps ignoré. IL faut dire que c'est le temple du chiisme, la ville sainte, qui fut frappé en premier !! bref presque un attentat anti clérical. Peu de pays ont eu une réaction rationnelle, il me semble l'Arabie Saoudite.
En Europe, si j'ose dire, chaque pays a cru en faire son affaire, et c'est un échec total ou l'aveu total de l'inexistence de l'Europe...a trop s'occuper du marché..sans veiller a la santé........
En France, ou l'on ne cesse de mettre en avant le pourcentage élevé des dépenses de santé, pour raboter les hopitaux, on a vu qu'on manquait de l'indispensable ! l'Etat n'est plus providence. Il a été incapable de gérer un stock de masques qu'il avait constitué à grand prix il y a dix ans. La dernière usine française a fermé il y a deux ans, pour s'établir en Tunisie. les tests ont besoin de réactifs chinois ou américains indisponibles... Son retard à l'allumage a été évident. Il faut dire que les français semblent rétifs au confinement.On le verra avec les chiffres de Marseille ou du 93.
Bref, faiblesse de l'Europe, dépendance de la France, et individus désorientés. Les journalistes sur toutes les châines supputent, mais n'analysent pas. Le programme de la TV reste d'une médiocrité effrayante, alors qu'ils auraient pu être changés, pour tenir du plus grand nombre.
On a vu - je le croyais pas, avant qu'Orange n'en fasse état - 1 million de Parisiens partir dans leurs résidences secondaires, de tout côté. Qui en Aveyron, qui dans l'Aisne, et d'autres encore à l'Ile de Ré, et sans doute St Tropez. Bref, une fuite sanitaire ou non.
Inversement, dans la rue, les magasins restés ouverts, on voit du personnel serviable, soucieux de bien faire, de servir, et des clients nerveux voire odieux. Je connais même un couple dont le mari est partie se confiner chez sa maîtresse...oui, ils ne meurent pas tous, mais tous sont frappés.
On a vu aussi des dictateurs ou autoritaires, de faux décideurs, décider de ne rien faire, puis se précipiter à l'inverse. L'Irak est abandonné par les envahisseurs étrangers. Les croisièristes se demandent comment rapatrier leurs touristes, et la France rapatrier ses citoyens, avec des aéroports arrêtés, et des avions cloués au sol.
Oui, un monde a vraiment changé.
vendredi 31 janvier 2020
LE BREXIT ! ENFIN
Aujourd'hui, 31 janvier, enfin la Grande Bretagne va sortir de la Communauté Européeenne, après y être à demi entrée.
Enfin va se boucler un épisode de plus de 50 ans, qui a suivi ma vie, si j'ose dire. Il y eut d'abord la rencontre Mac Millan, De Gaulle, en 1962, a Rambouillet. avec la phrase cocasse du Général, je crois lors d'une conférence de presse "ne pleurez pas Mylord" repris de la chanson célèbre de Piaf. Bref, refus de la France.
Nouvelle tentative en 1967, avec Wilson. Puis l'épisode de début 1969, avec l'affaire SOAMES, qui marquait une évolution.
G. Pompidou noua au sommet de la Haye une relation particulière avec les britanniques, ceci aboutit au référendum de 1973, pour lequel non électeur, malgré mes 20 ans, j'appelais à voter Non. La suite a confirmé mes craintes : I want my money back, aucun engagement sur l'euro, sur l'espace schengen, bref, c'etait un poids lourd, mais dans le sens freins.
Arriva ce dimanche de Paques 2016, où je vis une Communauté perdre son honneur en négociant l'infamie, et la Grande Bretagne toute heureuse d'avoir fixé ses conditions.
Dans les semaines qui suivirent, j'écoutais sur France Culture, pas mal de reportages sur le terrain britannique, où l'on sentait que le peuple, pour x ou y raisons, préférait le Grand Large, sans doute pour être entièrement maître de son Destin.
Personnellement, je souhaitais un Non, pour que l'Europe se concentre, et avance.
Arriva ce 23 juin 2016, où je me souviens avoir suivi sur le site de la BBC, l'évolution des résultats toute la nuit.
vers 21 h, le OUI l'emportait largement, à 3H le doute régnait, à 6 H, c'etait fini, le non l'emportait.
Depuis, ce ne fut qu'un psychodrame, pour savoir comment quitter.
Mes voeux les plus secrets l'emportaient, contre les avis d'un diplomate chevronné.
Aujourd'ui, 31 janvier, les liens vont être rompus.
L'affaire du téléphone, des permis de travail refusés à des gens là bas depuis 25 ans, les normes, le contournement de l'Irlande, montrent bien que "rien n'a été pensé" chez eux.
Bye Bye Barbara !! nous regretterons Hercule Poirot, qui aura peut être un jumeau français cette fois
Enfin va se boucler un épisode de plus de 50 ans, qui a suivi ma vie, si j'ose dire. Il y eut d'abord la rencontre Mac Millan, De Gaulle, en 1962, a Rambouillet. avec la phrase cocasse du Général, je crois lors d'une conférence de presse "ne pleurez pas Mylord" repris de la chanson célèbre de Piaf. Bref, refus de la France.
Nouvelle tentative en 1967, avec Wilson. Puis l'épisode de début 1969, avec l'affaire SOAMES, qui marquait une évolution.
G. Pompidou noua au sommet de la Haye une relation particulière avec les britanniques, ceci aboutit au référendum de 1973, pour lequel non électeur, malgré mes 20 ans, j'appelais à voter Non. La suite a confirmé mes craintes : I want my money back, aucun engagement sur l'euro, sur l'espace schengen, bref, c'etait un poids lourd, mais dans le sens freins.
Arriva ce dimanche de Paques 2016, où je vis une Communauté perdre son honneur en négociant l'infamie, et la Grande Bretagne toute heureuse d'avoir fixé ses conditions.
Dans les semaines qui suivirent, j'écoutais sur France Culture, pas mal de reportages sur le terrain britannique, où l'on sentait que le peuple, pour x ou y raisons, préférait le Grand Large, sans doute pour être entièrement maître de son Destin.
Personnellement, je souhaitais un Non, pour que l'Europe se concentre, et avance.
Arriva ce 23 juin 2016, où je me souviens avoir suivi sur le site de la BBC, l'évolution des résultats toute la nuit.
vers 21 h, le OUI l'emportait largement, à 3H le doute régnait, à 6 H, c'etait fini, le non l'emportait.
Depuis, ce ne fut qu'un psychodrame, pour savoir comment quitter.
Mes voeux les plus secrets l'emportaient, contre les avis d'un diplomate chevronné.
Aujourd'ui, 31 janvier, les liens vont être rompus.
L'affaire du téléphone, des permis de travail refusés à des gens là bas depuis 25 ans, les normes, le contournement de l'Irlande, montrent bien que "rien n'a été pensé" chez eux.
Bye Bye Barbara !! nous regretterons Hercule Poirot, qui aura peut être un jumeau français cette fois
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