mercredi 9 novembre 2016

9 novembre 2016

Il est toujours difficile d'analyser de loin un évènement non vécu de l'intérieur,  loin du  terrain, comme si trop de choses nous échappaient, une réalité fugitive, multiple, qu'il faudrait  pourtant non seulement apercevoir, mais décrire, et décortiquer.

Il s'agit bien sûr de l'élection américaine !! Bien malgré moi, dubitatif et incertain, deux fois depuis l'été, j'avais fait le tarot, "pour voir". Les deux fois, non sans m'étonner, le résultat fut Trump, et j'en ai témoignage.

Le tarot serait il meilleur prophète que tous les sondages et que les professionnels ? pour un peu, j'éclaterais de rire en écrivant cela.

Mon intuition pourtant enregistrait plusieurs faits, concomitants. Il y a une quinzaine, un reportage fort bien fait d'ARTE présentait les deux candidats, sous un jour inattendu, à savoir leur éducation, leur enfance, leur programmation en quelque sorte. Il est certain que le père de Trump fut terrible, mais qu'il lui a appris à envisager tous les défis, dont l'élection, à laquelle l'intéressé pensait depuis au moins depuis vingt ans.

Ce qui était frappant dans les dernières semaines était aussi l'enthousiasme d'une foule nombreuse - disons de petits blancs pour simplifier, mais pas que - de supporters de Trump, avec des accents de télé réalité, comme si 50 ans de tv commerciale ne pouvait que produire cela, pour simplifier les feux de l'Amour version politique.

Plus sérieusement, trois faits n'ont pas été pris en compte . Le premier, c'est que depuis la guerre, jamais un parti n'a effectué trois mandats de suite à la Maison Blanche. donc il y a une volatilité intrinseque dans le vote américain. Le second, justement, c'est qu'Hillary était là depuis au moins 25 ans, et visible, avec tout ce que cela suppose de lassitude, de rancune, de manque d'enthousiasme, la fraîcheur donc. Plus des soupçons assez forts en ce qui concerne le financement de la Fondation Clinton par le Qatar (suivez mon regard....

Enfin, il semble que contrairement à ce qui a été dit, beaucoup d'américains se sont faits inscrire sur les listes électorales. On parle de 70 millions, passant de 130 à 200 millions d'électeurs, ce qui serait considérable. Je ne sais pas si cela est vrai, le résultat est que finalement le nombre de voix est similaire, avec 60 millions de voix chacun, et un écart de 1 million de voix, minime finalement à cette échelle.

Bref, plus que ces facteurs somme toute rationnels, le besoin de la nouveauté, un langage imprimant, etc, ce qui est plus étonnant est  l'enchaînement des facteurs aboutissant à la désignation de Trump comme candidat républicain.

Si en France, Mme Bettencourt, Pinault ou Arnault entamaient le même parcours - Dieu, ils semblent s'en garder - quelle serait notre réaction ? Tout au plus le Canard Enchaîné secouerait les ailes.Mais jamais un chef d'entreprise français n'est descendu dans l'arène, avec pour seule arme son expérience professionnelle.

Il y a eu des milliardaires dans le passé candidats aux USA. Ils ont lamentablement échoué. Ce n'est donc pas le facteur "réussite", qui explique Trump.

Ce ne sont pas non plus ses compétences, type Bush Père,, qui avait une expérience mondiale assez complète, comme directeur de la CIA, et ambassadeur.  

Il y a indéniablement un charisme de Trump, même s'il ne semble pas être un orateur. Mais c'est un homme familier des médias, de la TV, d'une sorte de télé-réalité permanente depuis son premier mariage.Comme si l'homme gonflait une émission et en déroulait le fil. Il était devenu familier, apparemment reconnu, tout en rentrant dans un autre domaine. Montand, en France, avait joué ce jeu, mais les français étaient encore libres ou disons indépendants. Là, ce mélange de fêtes, de rêves, de cris, de propos grivois  a déchainé un enthousiasme débordant, une ivresse. Il est pour moi hautement significatif que son colistier est un ancien présentateur radio, et lui bien sûr connu pour ses émissions. Tout se passe comme si - et c'est désormais vrai de la France - comme si les "mots" des hommes politiques n'arrivaient plus aux électeurs - que retient on du programme de l'un ou de l'autre à la primaire , qu'en sait on ? - et qu'il fallait être une bête de scène d'abord, faire le show ! Le phénomène Grillo, lui ancien homme de tv, à l'échelle USA. Tiens, j'oublie l'expérience Berlusconi, dans la série.

Que seront les lendemains ? après tout, les allemands avaient bien élu Hitler, et les italiens Mussolini. Mais les USA sont la première nation du Monde, et surtout le cerveau contrôleur de bien des évènements. Même dans la famille Bush, avec les mêmes chromosomes, il y a eu des différences énormes dans la politique.

L'intelligence n'est pas un facteur critique pour être un président acceptable aux USA, qu'on le déplore ou non. IL y eu Gerard Ford, Carter, et sans doute bien d'autres. Mais c'était en général des gens qui acceptaient de rester au second plan, pas de vouloir tout changer. Mais Truman fut une révélation, tout vendeur d'aspirateurs qu'il fut au départ.

Ce qui est effrayant dans ce cas, et  dans un sens, est ce mélange à la fois de détermination - vouloir la première place, être persuadé d'avoir raison contre tous etc - et d'amateurisme politiquen, voire d'ignorance profonde. . Ni la Chine ni la Russie ne peuvent pas en tenir compte..

Hier soir, justement, pour me consoler avec la lucidité de quelques uns, et  trouver quelques arguments à répondre à un de mes amis qui "datait" Mauriac, je relus quelques pages de celui ci, de 1926 pour être précis, et quelle fraîcheur elles avaient, et tout ou presque était la dedans, cette societé du spectacle, l'égarement des âmes, la condition féminine. Et je notais aussi que même un  Général fameux, au bout de 8 ans, avait lassé son peuple. Je ne doute pas , en même temps que j'apprends la fin de la diffusion des Feux de l'Amour - une époque -  qu'un jour l'écran s'éteindra aussi  sur M. TRUMP comme il s'est déjà éteint sur sa première épouse !!




vendredi 12 février 2016

PENSEES D HIVER

Monde de plus en plus troublé ! les marchés ont la fièvre, l'Europe la grippe, et une catatonie que lui donnent les immigrants à ses portes. Grand Corps Malade, mais sans chanson !! Tout ce qui la concerne au premier chef la laisse sans voix, nouvelle femme battue. Fraude fiscale (ou pour le moins optimisation renforcée) des multinationales américaines ? circulez, il n'y a rien à voir. Graves manquements au Droit en Hongrie et en Pologne ? attention, je pourrais me fâcher ? Les terroristes circulent comme des poissons de Sigean ? bon, oui, oui, on fera des efforts. On en arriverait à croire que c'est le Maroc qui "tient" la banlieue de Bruxelles en paix ! Les normes pollution automobile ? ben oui, mais c'etait pour faire plaisir aux allemands etc etc.

Quant au futur ??  Les élections américaines me paraissent simples a analyser, mais difficiles à prévoir.Quant au Moyen Orient, les Russes sont les seuls à s'y jeter. Les réserves gigantesques de la Chine, qu'on affirme en croissance malgré toutes les évidences, diminuent de 500 milliards de $ en un trimestre. Les derniers paysans français se battent pour le porc à 1.50 alors que je vois les saucisses de strasbourg chez un boucher pas loin à plus de 20 € le kg, et le pâté de tête à 34 €.
Les vents battent la France, et nous secouent. Mais les députés n'ont pas encore fait encore en deux mois le tour de 2 phrases, pour une Constitution qui ne demande rien !! la Caisse Nationale d'Assurance Vieillesse, à la veille de mon dossier de retraite, veut absolument me voir salarié agricole depuis 2008, alors que je suis conjoint d'exploitant, et non salarié. N'oublions pas la Perfide Albion, qui se demande une fois de plus dans une valse qui dure depuis 1963, soit 53 ans, si elle doit rester ou non dans l'Europe.

Je vais finir par regretter le monde ancien, celui des années 85-90, quand à la mi février, un avion me conduisait au Sud pour 3 jours, voir les amendiers en fleurs, "faire le tour" , s'arrêter chez les Ruffel, bref vivre, avant de passer une matinée à Rocbère, souvent orageuse, pour discuter des prix de campagne. Je voyais au moins des choses, parfois Toulouse, parfois Cucugnan, je changeais d'air, les idées venaient, la réalité était palpable. On me traînait chez un vieux négociant, parfois un confrère, j'admirais les installations, j'écoutais les propos, j'apprenais, et au retour, bien souvent, je remontais des asperges sauvages. Progres ou pas, par manque de temps, changements d'habitudes, impossibilité de faire désormais la même chose, vendre les vins a changé. Cela se passe un peu comme sur les marchés à blé de chicago : volumes, degrés, quantité, qualité, échantillons et prix, en quelques mails. Les émotions et parfois les frustrations sont aussi intenses, mais désormais solitaires, et le vent de la Vie emporte vers une prochaine étape, comme une vague.

Puis, il faudra se mettre a la comptabilité, au nouveau tarif, présenter les vins juste embouteillés, etc, avancer, oui, mais à une telle vitesse, que le Bateau semble parfois ivre, en tout cas, sans port profond et au calme. Les vins chiliens nous grignotent des marchés étrangers. Alors quels vins faire et a quel prix ? et à quoi servent toutes ces autorités d'Appellation qui coûtent cher, et ne produisent même une indication, une orientation ? a t'on besoin d'aveugles pour conduire les processions ? et pourtant la PAC qui fut tant voulue coûte actuellement 64 milliards par an !! mais ce qui est net, c'est que l'agriculture allemande qui n'existait presque pas au 31 décembre 1959 est maintenant puissante, et plus performante que la nôtre !!
Si cela continue, il ne m'étonnerait pas - d'ailleurs des voix à la radio entament déjà ce cantique - que l'on change les voix du déclin, les vieilles grimaces de 1940 sur l'esprit de jouissance et l'esprit d'effort, et bien sûr le poids des étrangers. Certes, passer de 1940 à 1945 fut loin d'être une cure thermale chaîne du Soleil, comme de 17989 à 1793, mais il est des moments dans l'Histoire des peuples où les évènements balaient les vieilles structures, ou un nouveau terreau apparaît, de nouveaux hommes, avec des idées neuves et de l'énergie, Jusqu'a présent, le monde ancien résiste, et même s'enfonce. Bref, c'est sur tous ces débris balayés ou en ruine qu'il nous faut imaginer le futur, notre futur. Il viendra sans doute de deux points, comme dans les crises antérieures ou les renaissances, de quelques individus, sans doute philosophes, mystiques ou d'entreprises, couplés aux aspirations de la jeunesse approchante, pleine d'un oeil neuf, avide de faire sa place. Si l'on regarde aujourd'hui l'influence de l'intelligentsia d'il y a un siècle (Anatole France, Maurice Barres, Maurras, etc) elle était considérable. Celle d'apres guerre aussi (Malraux, Sartre, Mauriac,Picasso,  Camus, évidente. Ces cercles provoquaient des débats, et une réflexion commune s'imposait à tous, malgré des antagonismes (type la guerre froide, le bloc de l'Est, la décolonisation, le tiers monde). Aujourd'hui, le degré de la réflexion publique, de la prospection, des idées nouvelles, du débat public ne dépasse pas  Laurent Ruquier et Top Chef !! A quoi sert la TV francaise publique, qui emploie pourtant plus de 10.000 personnes, en quoi rend elle le peuple français meilleur, heureux, et plus éduqué, plus informé  ? A quoi servent tous ces colleges, ces programmes, ces machines, alors que les règles élémentaires d'orthographe, de calcul, d'expression que les paysans analphabetes apprenaient il y a un siècle  en trois ou quatre ans !! Non, non, nous avons des esprits anesthésiés ou endormis, au choix. Ou faux, souvent, défendant leurs intérêts, sans contradiction. Là, me paraît le plus grand mal du siècle, un conformisme des esprits fossilisés, tout le monde aligné, hébété,  bref, Vichy sans Maréchal, et sans que les tanks allemands aient franchi les Ardennes. Ah oui, parfois ce peuple montre ses racines, son fond, son âme, et on le voit grand.

Il nous faut cultiver l'intelligence, la pensée, le savoir, comme jamais, et bien sûr travailler a l'appliquer, à  le mettre en oeuvre. Exigences et buts communs, sinon le navire coulera. Les catastrophes imprévues sont deja assez nombreuses, type ZYGA, pour qu'on se veuille indépendant. Il faut aussi de la flexibilité, peut être pas dans la façon dont en parle le patronat, mais dans l'approche des problèmes et notamment celle du patronat. Comme si les charges étaient l'alpha et l'omega de tout !!Il faut surtout de l'efficacité dans la dépense : Université, et Education, Justice, qui traîne, Patrons qui parcourent le monde,  Parlement, qui débat sans fin de mouches a enculer, et non de la seule chose importante, la France dans 20 ou 50 ans. Que veut on, ou va t'on, que faut il faire ?

Sans doute ma génération, qui a eu sa dose depuis la guerre du Vietnam, les erreurs et mensonges de Mitterand, Giscard, Sarkozy et bien d'autres,l'invasion de l'Irak pour une des plus fameuses,  n'est plus à même de faire cette Renaissance. Hélas,  La génération suivante, comme au Japon qui fut frappé d'abord, ne semble aspirer à rien, et Nietzsche ne traîne qu'un vieux baudet.

Mais tout ne va pas si mal en France, et j'en faisais encore l'éloge à l'un de ses énarques qui fustigent la décadence. La Statistique agricole est un modèle du genre !! vous pouvez trouver le moindre chiffre sur 50 ans, les vignes de carignan dans l'Aude, leur surface, leur age moyen, les plantations, etc, les exploitations, leur nombre, etc, oui, tout est là. Même si la Corse depuis une vingtaine d'années fait bande à part, déjà.

On lit beaucoup de choses dans les statistiques, et même en voir l'impact dans le futur. Savez vous par exemple qu'en Corse toujours, les étrangers ne représentent que 16 % de la population, mais que 33 % des naissance sont le fait de couples dont un au moins des parents est étranger ? si bien que l'identité corse risque de se dissoudre d'ici 50 ans.

Mais la matinée passe, et c'est là que je découvre la rigolade du jour !!! pêchée dans le Figaro du jour , le journal des bien pensants piloté par un avionneur (avez vous remarqué combien les avionneurs aiment les journaux depuis 60 ans, pas qu'eux d'ailleurs, le parfum y revient aussi)


 Les exportations françaises de vins et spiritueux ont atteint un "niveau historique" en 2015, à 11,7 milliards d'euros après deux années de léger repli, a annoncé ce mercredi la Fédération des exportateurs (FEVS).
Cette performance, en hausse de 8,7% sur l'année, est due principalement aux ventes de champagne et de cognac et à un taux de change favorable avec la baisse de l'euro mais les vins sans bulles continuent de pâtir d'une offre insuffisante, selon les professionnels.



Offre insuffisante, selon les professionnels !! ah les professionnels !! des noms, des noms ! niveau historique ??? mais quand vous comptabilisez les exportations en €, qui a perdu presque 20 % contre le dollar en 2015, quel est l'exploit de faire seulement 11 % ??? c'est même un recul en monnaie hors euro, par exemple si nous comptions en dollars. Les vins français , ca c'est sur, sont en train de perdre des parts de marchés. contre les chiliens, les espagnols, les italiens, etc, depuis au moins 15 ans.

Voila donc deux "mensonges" typiques pour dire "dormez, dormez bonnes gens"