mercredi 22 mars 2017

du DEBAT, des CANDIDATS et des REALITES

Le printemps est là, presque à l'heure. Les arbres ont leurs premières feuilles, la nature se réveille, les jours s'allongent. Dans un mois, le premier tour, et hier soir, le premier débat.

Peut on dire débat, pour ce qui fut surtout un exposé de bonnes intentions ? Bonnes est même exagéré. Certains candidats, au mépris des réalités les plus évidentes, font plus preuve d'obsessions (l'islamisme, la contamination,le débordement,  le danger), rappelant les guerres de Religion, que du sens des Réalités. Faut il qu'ils ignorent ce que fut l'histoire de notre Pays, fait de flots successifs d'invasions variées, des Wisigoths jusqu'aux Mongols, et les Normands ? Les Polonais, les Italiens, les Espagnols de la Guerre Civile, plus récemment. J'ajouterais même jusqu'aux rapatriés d'Afrique du Nord, que son  père voulait garder sur le sol algérien !! Beaucoup étaient d'origine étrangère, espagnole, italienne, juive, tant l'Algérie fut difficile à peupler

Le deuxième point est cette volonté de jeter l'anathème sur des citoyens français, dont la religion poserait problème. Mais les combats de la religion et de l'Etat sont anciens, et j'oserais dire dangereux. Veut on refaire la St Barthelemy, les bastonnades de Basville, les départs de l'Edit de Nantes ? Que veut on en réalité ? avoir l'obsession des musulmans comme Hitler eut l'obsession des juifs, avec les résultats que l'on sait ?

Par ailleurs,  on voit que les peuples les plus prospères et les plus performants furent justement ceux qui surent accueillir, par exemple les USA jusqu'a une date récente. Il y a une sorte de fertilisation croisée, de progrès pour tous.

Ceci mis à part, ce qui frappe c'est que le sens des réalités manque à beaucoup. Or, on peut demander à celui qui peut et doit diriger une intelligence des faits , et une mise en perspective. 

Ceci s'impose d'autant plus fortement que nous sommes entrés dans un monde dangereux, avec des incidences  qui arrivent désormais chez nous : certes vague d'immigrants, mais aussi attentats, résonances et tensions.

Face à ces menaces, ceci implique que la France soit forte et prête. Forte notamment en retrouvant son indépendance, et je veux nommer la première, la financière. Un pays qui a de telles dettes est à la merci de tous ses prêteurs, surtout quand cet argent est employé a boucher les dépenses courantes.

La seconde indépendance est d'assurer notre sécurité. Certes, heureusement,  nous n'avons plus à craindre de nos voisins immédiats comme ce fut le cas pendant des siècles,  mais les dangers des conflits lointains se sont rapprochés, et les tensions se multiplient partout. En Afrique, au Moyen Orient, dans le lointain Pacifique, ou nous avons des intérêts naturels.

Il importe donc que notre outil militaire soit performant, ainsi que nos systèmes de renseignements, toujours en retard sur le prochain défi, ainsi que notre outil diplomatique.

Force aussi de notre outil économique. Six millions de chomeurs au sens large ne sont pas une fatalité. Il convient de revoir profondément et notre outil éducatif, qui laisse 25 % de chaque tranche d'âge dans le fossé, depuis 40 ans. Et bien sûr notre outil économique, avec des prélèvements trop lourds, qui aboutissent à des salaires nets faibles, tout en pénalisant le coût du travail, et donc notre industrie et nos services.

Cela suppose de profondes révolutions dans les faits ? réduire les déficits budgétaires, les redistributions non prioritaires ou discutables - je pense à l'allocation logement, à l'empilement administratif - n'ira pas sans douleur, mais c'est pour un mieux demain. Cela prendra du temps, mais il faut s'y mettre donc sans retard. En particulier pour le système scolaire et l'université, étouffés par une co gestion qui a conduit a des effets non seulement pervers, mais dommageables et couteux, avec un retard incontestable.

Enfin, peu à peu, fiers de notre santé retrouvée, nous devons porter loin et fort la voix de la France, et du peuple français. La France a connu des pages glorieuses et d'autres sombres, mais d'une façon ou une autre, elle a toujours signifié pour le monde "liberté, égalité, fraternité".

L'Europe se bâtit, cela prendra sans doute un siècle. Il importe d'abord que l'Europe soit européenne, c'est à dire elle même, et portant son Histoire. L'heure permet d'envisager un recul de l'atlantisme, et un effort commun vers cet objectif indispensable, maintenant que la route est dégagée par le Brexit.

Attachée au développement des peuples, notamment des peuples qui ont été français ou le parlent encore, la France ne peut pas ignorer que dans les 50 prochaines années, l'Afrique sera le continent en devenir, avec certes bcp de potentialités, mais aussi des risques. En raison de l'Histoire, et de la proximité,  nous devons nous focaliser sur ce continent que nous avons peu à peu délaissé.

La France aussi est riche d'un domaine maritime important, le 3° du monde, et qui nous met aux premiers rangs des acteurs, et aussi des proies possibles.

On sait que les heures difficiles de la France furent celles où sa Marine était faible ou immobile : Guerre d'Independance des Amériques, Aboukir, le blocus, et naturellement Mers el Kebir, et Toulon. Nous, peuple marîtime, devons avoir une marine puissante, à la hauteur de ces defis.

Or, de tout cela, il n'a été question de rien, sauf de plus de professeurs dans les classes primaires, qui n'est pas une stupidité, et de couper les téléphones !  ce ne furent que des promesses inconséquentes, sans réalisme, ni cohérence ou objectifs à long terme.

 "il fallait un comptable, ce fut un danseur qui l'obtint".