samedi 14 octobre 2017

DE LA SOLIDARITE OU DU PRESSURAGE ?

Bien des eaux ont coulé depuis mon dernier article, 7 mois déjà. Non pas qu'il y ait eu rien à dire, mais l'époque ne s'y prêtait pas, sans doute, et mon humeur encore moins.

Nous avons un nouveau Président, sans doute élu sur un malentendu, je veux dire la Taxe d'Habitation. Je me souviens d'un ancien directeur de l'ENA, vif et souvent lucide, qui me dit quelque temps avant le second tour que sa taxe d'habitation allait être supprimée...

Je le rassurai ou le contrai sur ce point..Désormais, il en doute, et voit surtout que sa CSG va beaucoup augmenter comme retraité..

Eh oui, en France, au moins depuis Louis XIV, nous avons pris l'habitude de dépenses publiques excessives. Ce furent d'abord le luxe de Versailles et les guerres qui le justifierent, ensuite les habitudes dont parle justement Tocqueville pour expliquer la Révolution. Si on en voulait un exemple, il suffit de relire exactement le discours d'ouverture de Louis XVI aux Etats Généraux, où la faillite est quasi détaillée, sinon expliquée. Mauvaise gestion, guerre d'Amériques, mille raisons, mais toujours irrepressibles. Je n'aime pas Giscard, mais au moins aiguillonné par Le Général, l'équilibre budgétaire fut réél de 1958 à 1978 !!! 20 ans...et ensuite ce fut de nouveau les mêmes errements, nationalisations coûteuses, gestion calamiteuse, cadeaux sociaux, qui font qu'aujourd'hui notre dette publique atteint 2300 milliards d'euros, que le déficit budgétaire est de 80 milliards par an, et que le nombre de fonctionnaires atteint 5.400.000 personnes, alors que l'Allemagne plus nombreuse, qui a payé le prix de la réunification plus de 1.000 milliards, n'a pas de dettes et un excédent budgétaire ? bref sommes nous condamnés à rester des Grecs ?

Il est vrai que la machine publique est une gigantesque pompe aspirante et foulante. Aspire t'elle bien et comme il faut ? bref est ce que le fonctionnement augmente la richesse nationale ou crée une viscosité telle que la matière fiscale échappe ?

J'écoutais cette semaine sur France Culture un débat sur l'ISF entre députés, donc des personnes supposées informées et intelligentes. Je fus effaré de leurs commentaires, à l'inverse du sens commun.
L'ISF aurait été redistributif...........par exemple. mais mille exemples pourraient être servis.

J'ai honte de le dire, mais le système fiscal est rendu incompréhensible, au point que les agents eux memes n'y comprennent rien. et ne parlons pas du système bouclier fiscal !!! absolument incompréhensible pour des gens meme Bac + 5. Qu'en est il de son efficacité ?

Les niches ont été multipliées en 30 ans, rendant illisible le système, dont rien n'a changé sur le fond, c'est à dire progressif, nombre de parts, etc. Mais même le nombre de parts devient illisible, avec le nombre très important des menagés monoparentaux, divorcés, et recomposés. Comment compter les enfants de l'un et de l'autre, si en plus il n'y pas de mariage ? jamais pourtant je n'ai entendu parler d'un quelconque décompte sérieux. et pourtant, les conséquences en sont nombreuses, sur les autres impots induits (taxe d'habitation, et bien sûr les les allocations recevables, salaire unique, logement, parent isolé, que sais je !!)

Voila par exemple des chiffres réels :
salaires déclares : 5952
salaires imposables : 5357
revenus capitaux mobiliers imposables : 1235
revenus fonciers nets : 1361
revenu brut global : 7953.
Tout cela est assez exact et compréhensible.

mais apres cela le devient beaucoup moins :
revenu fiscal de référence : 20431 ! comment est il obtenu ??? c'est presque 3 fois le revenu réel.
revenus exonérés (pourquoi et de quoi ?) : 19411 €.
prélèvements socieux (la base est claire, ce sont les revenus fonciers: 212 €, soit environ 15 %

N'est pas mentionnée la CSG sur les salaires, ni sur les revenus professionnels, soit 420 € dans un cas, et 4086 € pour l'exploitation.

La dessus, il faudrait encore prélever l'ISF (1.806 €), les impots locaux de nos habitations, soit un peu plus de 18.000 € pour deux maisons, sans compter les impots pour les vignes, 12.900 et les impots presque invisibles qu'on nous préleve sans arrêt, les contributions volontaires obligatoires, etc; Mais tenant compte que de cela :
plus bien sûr, la TVA qu'on "rapporte" a l'Etat, en tant que consommateur, et bien sûr comme producteur - plus mes prix sont élevés, plus je vends, plus je paie - , soit encore 20.000 € minimum pour 2016, et souvent bcp plus si travaux non récupérables
donc pour un menage pas vraiment top côté revenus, on additionne :
55.144 € sans compter les taxes diverses (assurances, essence, )
contrebalancé par un crédit impot (le fameux cice de 9835), soit 45.309 en net payé, soit plus de deux fois notre revenu fiscal de référence. sans amortisseur, cela depasserait 50.000 à 60.000 €, quand notre revenu "réel" est largement inférieur, de l'ordre de 8000 €

donc on peut en conclure que la pompe est largement très lourde, très couteuse, et que dans notre cas, son efficacité est plus que limitée. Tout accroissement de notre activité, et probablement de nos revenus se trouveraient amputé d'un prèlevement encore plus élevé. Bref, tendance à se protéger, à ne plus être prélevé. Marginalement, c'est trop lourd.  Si les prélèvements n'étaient pas si lourds, il est clair que nous pourrions utiliser ou employer des salariés, et donc l'activité s'en trouverait meilleure, car a leur tour, ces salariés diffuseraient sans doute mieux ces flux. Bref, un fonctionnement absurde. Pendant ce temps, les employés publics augmentent, la moindre commune veut sa salle de spectacles, et la cantine gratuite !!! Mettre un peu de vérité des prix et des coûts dans tout cela serait la première mesure pour réveiller le malade !!

Face a cela, a ces équations simples, je ne vois pas, je l'avoue, le moindre changement, même depuis mai 2017. Le Grand Soir est encore loin.

PS. C'est le cas de le dire...J'aimerais que Hollande qui fait la lecon depuis la Corée publie non seulement ses revenus - alors qu'il n'a jamais travaillé dans le privé, lui, - sa retraite, ses avantages en nature ou autres, et les impots de toute nature qu'il paie, soit fonciers, soit le revenu, soit capital - je n'ai jamais pu m'acheter une villa a mougins, même en travaillant - et il sera peut être crédible.ah au fait, moi président (d'une petite sté japonaise), j'ai toujours payé mon coiffeur, et il n'a jamais couté 9865 € brut par mois, plus que mon salaire, mais simplement 27 € tous les deux mois. et ca parle des sacrifices des pauvres !!!